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Seconde main: Plus qu’un triomphe, un plébiscite!

par Laurent F.

Acheter des produits d’occasion est devenu absolument incontournable. Depuis nos produits high-tech jusqu’aux symboles du luxe, tous les secteurs sont désormais concernés. Par souci d’économies bien sûr, mais pas seulement: un acte résolument responsable aussi! 

Leboncoin, Vinted, BackMarket, Momox, Easy Converters… Sur le net comme dans nos villes, impossible d’y échapper. Sites et boutiques proposant la revente de produits d’occasion sont innombrables. Et ceci, dans tous les secteurs depuis l’habillement, l’électro-ménager, les bijoux jusqu’aux équipements sportifs, au high tech, à la puériculture, à la décoration ou aux vélos

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@Les Vélos Meldois

Selon les spécialistes, ce marché particulièrement juteux aurait généré ces deux dernières années quelques 7 milliards d’euros annuels en France. Il touche désormais tous les âges et toutes les classes sociales quand, il n’y a pas si longtemps, il concernait essentiellement les jeunes et les catégories les plus précaires.

Un choix économique… et responsable

La Fédération du E-commerce et de la Vente A Distance (FEVAD) et le cabinet KPMG réalisent tous les ans une étude sur les nouvelles tendances de l’e-commerce. Publiée à l’automne dernier, l’édition 2022 donne une idée précise de l’engouement des Français pour la seconde main. Un véritable plébiscite en réalité puisque 91% des Français disent avoir acheté un bien d’occasion en 2021. Et 74% de ceux qui consomment en ligne déclarent vérifier d’abord si le produit qu’ils recherchent n’existe pas en seconde main avant de l’acheter neuf.

Pourquoi un tel succès? Par souci d’économies bien sûr. En ces temps de baisse du pouvoir d’achat, consommer moins cher fait évidemment partie des priorités. Mais pas seulement. Selon l’étude de la FEVAD et de KPMG, en cette même année 2021 72 % des Français se disaient concernés par une consommation responsable.

Les commerces physiques s’y sont mis aussi

Face à cette demande devenue quasi commune, naturellement les offres se multiplient. Nombreuses sont les enseignes à proposer désormais des produits d’occasion. Chez Boulanger ou dans le groupe Fnac-Darty des produits high-tech, de l’électroménager ou des livres. Chez Ikea des meubles. Chez Zara ou Kiabi des vêtements… Chez Décathlon des vélos. Sans oublier les hypermarchés qui ont, eux aussi, senti l’engouement.

Commerce

E.Leclerc, Carrefour, Auchan, Super U, Cora et Casino proposent désormais tous de la seconde main, et viennent rivaliser avec les enseignes historiques… quand ils ne s’allient pas directement avec elles! Cash Converters est présente chez Carrefour, par exemple. Quant à Easy Cash (qui dispose de 133 magasins en France), elle a installé des corners dans une bonne dizaine de magasins Cora, et d’autres chez Casino. Son PDG Jérôme Taufflieb, nous le confirme: « Nous développons une stratégie de partenariats avec des grandes enseignes car toutes souhaitent intégrer l’occasion dans leur offre.»

L’hyper luxe est aussi concerné

Créée il y a plus de vingt ans, Easy Cash a donc dû se réinventer. Installée depuis toujours dans les zones commerciales situées en périphérie, l’enseigne a souhaité investir cette fois le cœur des villes. Objectif: capter cette clientèle qui autrefois ne s’intéressait guère aux produits de seconde main. C’est ainsi que, fin 2021, les premières boutiques Everso sont apparues. Et pas n’importe où: dans les centres-villes «bourgeois» de Paris, Bordeaux et Nice. «Avec Everso, nous souhaitons répondre aux attentes de jeunes urbains au pouvoir d’achat plus important, tournés vers une consommation responsable et qui n’ont pas l’habitude de venir dans nos magasins, nous précise Jérôme Taufflieb. Il s’agit de boutiques à la décoration chic et décomplexante, qui proposent un segment luxe très marqué.»

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@Everso/Easy Cash

Vêtements, maroquinerie, bijouterie et accessoires y sont effectivement présents, souvent en pièces uniques. Ou comment s’offrir une Rolex, un sac Vuitton, une veste Dior, ou des escarpins Louboutin pour (presque) pas cher! Un créneau pas si «farfelu» quand on sait qu’en 2021, le marché mondial de la seconde main dans ce secteur bien précis était estimé à… 34 milliards d’euros!

« Est-il vraiment utile de fabriquer du neuf quand il y a tant de choses qui existent et qui ont été faites pour durer, même cinquante ou soixante ans après?»

René Lachance

De bonnes occas’ sur Instagram! 

Mais il n’y a a pas qu’en ville ou sur les sites d’e-commerce. Sur les réseaux sociaux aussi l’occasion (de luxe) triomphe. Tout particulièrement sur Instagram devenu le paradis des brocanteurs en ligne. De nombreux comptes y proposent meubles et objets de déco. Parmi les plus courus, René Lachance compte quelques 81 500 abonnés. Son concept? «Nous remettons dans le circuit du mobilier des années 50 à 70 avec l’ambition de démocratiser le vintage», nous explique Edwin qui se cache derrière l’intrigant René. Et cela fonctionne bien, très bien. 

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Au delà de la qualité des produits proposés, le brocanteur instagrameur le sait bien: la prise de conscience est de plus en plus massive chez nos concitoyens. «On sent bien que les gens ont envie d’arrêter la surconsommation. Effectivement, est-il vraiment utile de fabriquer du neuf quand il y a tant de choses qui existent et qui ont été faites pour durer, même cinquante ou soixante ans après ?»

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