On en parlait depuis longtemps; cette fois, ça y est ! La consigne en verre fera son grand retour au printemps prochain. Où, quand, comment ? Voici à quoi ce nouveau dispositif pourrait ressembler.
L’idée a germé dans l’esprit de certains depuis quelques années déjà : et si, pour contribuer au respect des obligations fixées par la loi AGEC sur l’économie circulaire qui impose les 10% d’emballages réemployés d’ici à 2027, on revenait à ce vieux dispositif que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître (ou si peu!) : la consigne des bouteilles en verre ?
Outre l’évident impact environnemental, l’envolée des prix du verre lors de la crise énergétique n’a fait que renforcer la conviction des fervents défenseurs de la mesure. Parmi eux figure Célia Rennesson, Directrice du réseau Vrac et Réemploi. Selon cette spécialiste, non seulement la consigne «fait baisser le prix de revient de la bouteille », mais son réemploi permettrait d’économiser 75% d’énergie, 50% d’eau et 79% de CO2. A ceci près qu’aujourd’hui, ce réemploi est estimé à moins de 1%, «avec des disparités très fortes selon les secteurs, la consommation quotidienne étant le maillon faible.».
Quatre régions vont tester le dispositif
Bref, si jusque là l’idée n’en était qu’au stade de l’hypothèse, elle s’est concrétisée depuis la fin août, lorsque le Directeur général de Citeo Jean Hornain a précisé les contours du futur dispositif développé en collaboration avec le syndicat Brasseurs de France. Rappelons que Citeo est financé par les producteurs d’emballages pour soutenir et organiser la collecte des déchets sur l’ensemble du territoire ainsi que leur recyclage.
Selon son Directeur général, c’est à partir du printemps 2025 que les 16 millions d’habitants des régions Bretagne, Hauts-de-France, Normandie et Pays-de-Loire testeront le grand retour de la consigne. Avant que les autres régions ne soient elles aussi concernées d’ici à 2027. Quant au coût de cette consigne, il pourrait être fixé à 20 ou 30 centimes par bouteille ou bocal. Un montant qui sera évidemment répercuté sur le prix du produit mais récupéré par les consommateurs à la restitution de leurs récipients.
Eviter absolument l’effet dissuasif
En pleine crise du pouvoir d’achat, faut-il vraiment augmenter les prix des produits concernés ? «La question du pouvoir d’achat est centrale», confirmait Jean Hornain dans une interview donnée fin août au quotidien «Ouest France». C’est pourquoi Citeo souhaite «éviter l’effet dissuasif» en avançant -par exemple- leurs premières consignes aux consommateurs. De même, le tarif pourrait varier «en fonction du format». Mais, on l’aura compris, ce volet pourtant essentiel n’en est encore qu’au stade de la réflexion. En revanche, on en sait un peu plus sur le côté «technique» : la mise en production des emballages qui seront consignés devrait débuter dès octobre. L’installation des bacs de collecte en magasins, elle, débuterait en mars 2025, pour une commercialisation effective en mai. Toutefois, dans un premier temps, elle ne concernera pas tous les contenants.
Un déploiement progressif
Premiers emballages concernés, les bouteilles d’un litre à goulot large (celles utilisées généralement pour les jus de fruits et les soupes). Puis, ce seront les bouteilles ambrées de 75 cl (bières ou limonades, notamment). Viendront ensuite les bocaux de conserves ou de compotes, et enfin les bouteilles ambrées de 33 cl. Reste à savoir si ce déploiement progressif du dispositif se fera lentement ou à marche forcée. Aucune précision n’a été donnée à ce stade.