Les principales actualités RSE en Janvier

Par Laurent F.
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RSE

Pas encore terminé, mais particulièrement chamboulé… Voilà comment résumer succinctement ce mois de janvier lorsqu’il s’agit d’évoquer les thématiques RSE. Heureusement, quelques (rares) bonnes nouvelles sont à noter. Commençons donc par celles-ci…

Schneider Electrics: Une exemplarité doublement saluée

Cela n’était encore jamais arrivé: aucune entreprise n’avait jusqu’ici occupé à deux reprises la première place du très prestigieux classement Global 100 de Corporate Knights qui vient évaluer les politiques ESG des grandes entreprises. Cette fois, c’est fait! Le leader mondial de la gestion de l’énergie Schneider Electric vient de se voir une nouvelle fois distingué, notamment pour ses pratiques novatrices en matière de diversité de genre parmi ses dirigeants. Ou pour ses solutions technologiques qui viennent favoriser l’efficacité énergétique. Par le biais de son programme Schneider Sustainability Impact, l’entreprise affiche en effet des objectifs particulièrement ambitieux, liant même à la rémunération de ses cadres dirigeants à ses performances RSE. Une initiative jugée «exemplaire» par Corporate Knights. Le Directeur Général de Schneider Electric Olivier Blum explique: « Notre engagement pour le développement durable est au cœur de notre mission, bien au-delà de nos résultats financiers ».

Global 100

SBF 120: Des rémunérations soumises aux performances climatiques

L’exemplarité donnée par Schneider Electrics en terme de RSE semble toutefois largement partagée. En terme de conditions de rémunération, en tout cas. Le cabinet de conseils Ethics & Boards a en effet publié les résultats de son baromètre consacré à la rémunération variable des grands dirigeants d’entreprises. Et, à ce jour, 92% des entreprises du SBF 120 feraient figurer des objectifs environnementaux et climatiques dans la rémunération variable de leurs dirigeants, ceci à court comme à long terme. Concernant le long terme, l’objectif principal de plus de la moitié de ces entreprises (58%) concernerait la réduction de leurs émissions GES. Une bonne nouvelle quand on sait qu’il y a deux ans elle ne concernait que 24% d’être elles.

SOS CSRD

Obligatoire pour les très grandes entreprises depuis le 1er janvier dernier, la directive CSRD est au centre de tous les débats. De nombreuses voix s’élèvent en effet pour appeler à sa simplification, son allègement, voire à sa disparition pure et simple. L’Union Européenne devrait statuer fin février via la loi omnibus mais, en attendant, pas moins de douze réseaux d’entreprises viennent de publier une tribune commune. Initiée par Impact France qui regroupe 15 000 entreprises engagées, et réunis dans une coalition nommée #FuturCSRD, toutes ces organisations admettent l’importance de la simplification.

Pour Bertrand Rambaud, Président de France Invest (qui réunit des sociétés de gestion et de conseil), «les normes de reporting actuelles sont trop complexes et inadaptées pour nos PME et ETI, les coûts d’accompagnement à la mise en œuvre flambent et certaines exigences des auditeurs de durabilité peuvent être disproportionnées.» Toutefois, tous espèrent bien que les ambitions du texte demeureront intactes. Tout de même, ils préconisent (entre autres) de «simplifier certaines démarches administratives pour réduire la charge pesant sur les entreprises et clarifier le périmètre des audits».

Donald Trump : Le climato-scepticisme de retour à la Maison Blanche

Depuis longtemps déjà, Donald Trump qualifie les problématiques liées au réchauffement climatique de «vaste canular». A peine installé ce 20 janvier dans son bureau ovale que le Président américain a tenu ses promesses en signant des dizaines de décrets. A commencer par la sortie des Accords de Paris, ce qui fait aujourd’hui des États-Unis l’un des 4 pays au monde à ne pas ratifier ce texte (avec l’Iran, la Libye et le Yémen).

Mais ce n’est pas tout: en résumé, le Républicain a également signé la fin des subventions dédiées aux voitures électriques tout en accélérant sa guerre ouverte à la diversité et à l’inclusion, faisant des critères ESG l’une de ses principales cibles. Sans oublier l’«état d’urgence énergétique» décrété afin de mieux justifier sa volonté de (ré)accélérer sur l’exploitation des ressources fossiles. Si son fameux «Drill, baby, drill !» restera incontestablement dans les annales, nombreux sont les observateurs qui craignent aujourd’hui de voir certains pays suivre son exemple en freinant considérablement leurs ambitions climatiques. Du côté de l’Amérique, et comme on l’a dit ici, nombre d’entreprises et d’investisseurs ont déjà marqué le pas…

Vers un retour en arrière général?

Et si cela ne concernait pas que les Américains? Selon une récente enquête réalisée par Novethic auprès des professionnels du secteur de la RSE, le risque de «backlash» serait grand. A savoir celui d’un retour en arrière des institutions et des entreprises sur leurs engagements durables, voire sur les avancées législatives ou réglementaires adoptées ces dernières années. Ces spécialistes déplorent ainsi que la politique du «un pas en avant, deux pas en arrière» gagne déjà du terrain. Jusque dans l’U.E. où la loi omnibus qu’on vient de citer plus haut pourrait  aussi remettre en cause le Green Deal. L’arrivée du duo Trump-Musk aux USA  et la montée du populisme un peu partout sur la planète ne peuvent qu’attiser ces craintes. 

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