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Interview de Caroline Goulard, co-fondatrice de Modality

par Yann Azran

Caroline Goulard, co-fondatrice et CEO de Modality, nous parle de ce nouvel outil destiné à la planification de la mobilité durable.

Les opérateurs et les décideurs peuvent étudier les diagnostics sur la mobilité urbaine et voir son impact sur les populations.

Modality, c’est quoi ?

Modality, c’est un outil pour planifier la mobilité durable, destiné aux collectivités, aux opérateurs, aux urbanistes, aux bureaux d’études. C’est un outil qui fournit des études clés en main pour diagnostiquer la mobilité, tout mode de transport sur un territoire et pour tester de nouveaux scénarios d’offres, d’aménagement du territoire et voir l’impact sur les habitants.

Des premiers utilisateurs…

Nous avons déjà des premiers utilisateurs, des premiers clients, en particulier dans des grosses métropoles. Nous avons en particulier une étude de cas disponible en ligne publiquement sur les nouvelles lignes du Grand Paris Express et tous les prolongements, tous les aménagements du réseau de transport en commun disponibles à horizon 2030 pour voir quel va être l’impact sur la population. C’est assez instructif parce que ça change beaucoup de choses pour les habitants de proches banlieues, en particulier au Nord Est de Paris.

Nous avons aussi des études de cas à Bordeaux, autour de l’intermodalité, le couplage transport en commun, mobilité partagée, vélo, libre service. Comment ça permet de rendre certaines zones bien plus accessibles ? Et on a dans l’outil déjà un certain nombre de territoires et nous travaillons avec des opérateurs, avec des bureaux d’études, avec des collectivités.

Des opérateurs de transport public et privé

Nous travaillons aussi avec les opérateurs de mobilité partagée, free-floating, vélo libre service, pour pouvoir étudier sur un territoire où sont les manques, mais aussi le potentiel de combinaison avec l’offre actuelle. Quand on ajoute une nouvelle offre, donc le couplage vélos partagés, vélos sur bornes avec transports en commun ou avec d’autres offres comme du transport à la demande.

Il est possible de tester un scénario où l’on ajoute du transport à la demande, du covoiturage régulier et on voit à quel point ça comble plus ou moins bien les manques actuels, comment ça s’articule. Est ce que ça entre en concurrence avec des lignes de transport actuelles ou pas ? Comment designer ces nouvelles offres pour qu’elles n’entrent pas en concurrence avec l’existant et qu’elles s’articulent, qu’elles renforcent l’existant ?

Et le budget ?

Sur la partie modélisation budgétaire, nous n’avons pas ce genre de choses dans l’outil aujourd’hui. On est assez proche des utilisateurs de la solution, donc on itère beaucoup avec eux pour ajouter des choses. Ce n’est pas quelque chose qui est demandé pour le moment.

Nous avons des pistes pour éventuellement travailler en collaboration avec des acteurs qui peuvent amener cette information. Parce qu’effectivement, dans Modality, beaucoup de données viennent de l’open data. Pour nous, c’est un des partis pris de cet outil, la valorisation de l’open data mobilité. C’est l’un des éléments qui nous a amenés à avoir envie de travailler sur ce sujet, parce que depuis quelques années, il y a une ouverture des données des opérateurs qui est très intéressante. Cela vient de la réglementation européenne.

Les opérateurs sont obligés de mettre leurs données en accès libre. Mais il s’agit de données lourdes, très volumineuses, très complexes. On ne peut pas les ouvrir sur son ordinateur si on n’a pas cette expertise. Et c’est très dommage parce que c’est de la donnée qui est manipulable par tous, accessible par tous.

Aujourd’hui, on est obligés de faire appel à un bureau d’études ou à un analyste, à un consultant. C’est un peu la seule façon de travailler sur toutes ces données de l’intermodalité.

Qu’en est-il du modèle économique de Modality ?

Il s’agit d’un outil SaaS, c’est un modèle de licence, d’abonnement. On s’abonne en fonction du nombre de territoires, en fonction du nombre d’utilisateurs et en fonction du nombre de simulations qu’on veut faire. Le prix varie tous les mois.

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