Parce que leur production et leur recyclage sont au centre des débats et des recherches, l’Union Européenne a décidé de se saisir du dossier en fixant enfin des règles strictes au développement des batteries électriques et à leurs déchets. Un calendrier a même été fixé qui prévoit notamment l’arrivée d’un Passeport Batterie obligatoire. Mais de quoi s’agit-il?
Des directives européennes plus exigeantes
L’essor de la mobilité électrique et la fin programmée de la commercialisation des véhicules thermiques à l’horizon 2035 induisent une évidence absolue: le besoin de batteries électriques ne pourra que croître au fil des années. Selon certains experts, il pourrait même se voir multiplié par dix d’ici 2030, c’est dire demain!
Au centre des débats du fait de leur (difficile) recyclage, et surtout de leur potentielle non durabilité puisque faisant appel à des matières premières devenues rares (le lithium, le nickel ou le cobalt, notamment), les batteries électriques, leur production et leur recyclage étaient jusqu’ici peu réglementés. Une première directive avait bien été adoptée par le Parlement européen en juin 2023, mais celle-ci a vite été jugée trop peu précise, pas assez efficace. Aussi l’Union Européenne a-t-elle décidé de la durcir, fixant en août dernier un ambitieux calendrier avec différentes étapes clé jusqu’en 2036. Parmi celles-ci, afin de pouvoir commercialiser leurs modèles au sein de l’UE chaque constructeur automobile devra impérativement fournir un Passeport Batterie sur leurs véhicules. Un dispositif rendu obligatoire dès 2027.
Un Passeport Batterie… mais pour quoi faire?
Comme notre passeport personnel fournit les éléments informant de notre identité, ce nouveau Passeport Batterie livrera toutes les données importantes concernant celle-ci: sa provenance, l’aspect éthique ou non du sourçage de ses matériaux, les données concernant le recyclage, bref tout l’historique de la dite batterie. En résumé, lorsqu’il achètera sa voiture électrique, son nouvel usager pourra disposer facilement de tout ce qu’il doit savoir sur l’état de performance de la batterie, sur sa capacité et sur les éventuelles réparations dont celle-ci aurait déjà fait l’objet. Pour transmettre toutes ces données, ce Passeport devra impérativement inclure un QR Code qui permettra d’accéder à ces informations.
Son arrivée pourrait intervenir plus vite que prévu!
Si l’obligation n’est faite qu’à partir de 2027, l’idée de ce Passeport Batterie germait déjà dans l’esprit de quelques constructeurs. Pour preuve, Volvo le propose déjà sur sa Volvo EX90, et il se murmure que des marques premium (comme Audi et Tesla notamment ) pensent sérieusement à lui emboîter le pas. Sans présumer de ce que décidera chacun, il est plus que probable voir ce Passeport Batterie se déployer bien avant la date butoire. Ceci, pour deux raisons très simples: non seulement il sera l’occasion de prouver concrètement le fort engagement de la marque dans la mobilité durable mais, puisqu’une partie de la concurrence l’aura déjà adopté, alors les usagers verront rapidement ce QR Code comme une solide garantie de fiabilité. Voire comme une sécurité qui rassurera encore davantage les nouveaux usagers de la mobilité électrique.