Christian Bruere, président de l’entreprise Mob-ion nous explique comment il a réussi à se démarquer grâce à ses scooters électriques français !
Mob-ion, c’est quoi ?
On est un constructeur de scooters électriques français. Le seul français d’ailleurs, parce qu’on est origine France garantie, on est certifié par l’AFNOR à 76,49%. C’est un calcul comptable qui permet de dire que le prix unitaire et français à 76,49%. La particularité de Mob-ion, c’est qu’on vend pas des scooters, on vend des kilomètres. Puisqu’à la fin de nos contrats d’usage, on récupère les scooters, on les démonte intégralement et grâce aux composants qu’on récupère, parce que c’est une éco-conception démontable, on peut récupérer les composants et grâce à ces composants, refaire le même produit, c’est-à-dire un scooter. Aujourd’hui, on n’a que ça comme produit. Il y a un deuxième produit qui est en cours et qui est le produit dont on parlera tout à l’heure, qui est une batterie de stockage d’énergie solaire.
L’entretien du scooter Mob-ion
Le scooter Mob-ion, il est très facile à démonter, mais si on le fait dans l’usine, on a un modèle de logistique et de logistique inverse qui font qu’on ne fait, pour l’instant, que des contrats de deux ans et au bout de deux ans, on va le récupérer chez notre client et on lui apporte le nouveau. Donc, notre camion, il part plein, il revient plein. On fait des économies de logistique parce que quand on essaye d’intervenir sur site, il faut beaucoup de matériel. Donc, il faut venir avec un camion en haut. Ça coûte très cher en carbone, mais ça coûte très cher en argent.
On s’est rendu compte qu’en faisant cette logistique, logistique inverse, c’est beaucoup plus malin de vendre à l’usage et de faire cette remise à niveau du scooter qui refait passer complètement une mise en conformité. C’est-à-dire, c’est un nouveau scooter. Ça repart à zéro. On change le compteur, on change toutes les pièces. 62% des pièces sont réemployés et 38% sont recyclées, c’est-à-dire qu’on va détruire la forme pour pouvoir revaloriser la matière première. Mais comme tout est démontable, on recycle très bien les matières premières. On ne mélange pas les plastiques. On peut retirer sur un même sous-ensemble très facilement, avec très peu d’outils, n’importe quoi.
La batterie de stockage d’énergie solaire
On a racheté une usine dans le Nord qui fait 24 000 mètres carrés, qui faisait des armoires de bureaux. Aujourd’hui, les armoires de bureaux n’existent plus beaucoup parce que digitalisation des documents et puis télétravail. On fait donc des armoires électriques à la place.
Nos batteries de scooters, sans les changer, sans les démonter. On a mis une électronique à l’intérieur qui est fabriquée en France, qui a été conçue par un ingénieur électronicien français. Cette carte électronique permet de reconfigurer la batterie quand elle n’est plus capable de faire de la mobilité, elle va faire du stockage d’énergie solaire et donc permettre d’avoir un usage beaucoup plus doux parce que le solaire, ça fonctionne quand le soleil est là, donc c’est sur des heures entières. Et la nuit, il n’y a pas de soleil, on a besoin des batteries pendant des heures entières. Et donc, du coup, on a un usage beaucoup plus doux pour la batterie qui n’exige pas d’avoir des batteries récentes.
À terme, on pourrait penser que l’auto-consommation que permettraient les batteries de seconde vie permettrait d’éviter d’avoir à consommer des énergies non-renouvelables puisqu’on pourrait stocker facilement et pour un prix très bas, des énergies renouvelables.
La pérennité programmée circulaire
En fait, la pérennité programmée circulaire est née d’un constat en 2015 avec un de mes associés. On louait des scooters électriques qui n’étaient pas les nôtres à l’époque. Et on s’était rendu compte qu’ils nous coûtaient très cher en maintenance et qu’il nous fallait se séparer de cette obsolescence programmée qui est liée à la compétitivité. Pour être compétitif les constructeurs utilisent des techniques d’assemblage, sertissage, colle, résine, pour aller plus vite, pour que ça soit moins cher à produire. Donc, il fallait qu’on arrive à un coût total de la possession, qu’on appelle le TCO (Total Cost of ownership) le plus bas possible.
Et donc ça, nous a amené à penser à un modèle qui est aujourd’hui un modèle comptable qui s’appelle la loi des composants. On n’amortit plus un produit, mais on amortit les composants. Et comme dans un produit coopère des composants qui ont des durées de vie très différentes, parce qu’il y a un roulement ou un capteur électronique qui a un certain nombre d’heures d’usage, qui cohabite avec un aimant permanent. Lui, il n’a pas de durée de vie. Ou un bobinage en cuivre. On s’est dit que c’était débile de faire un amortissement ou une conception qui intègre ces deux composants sur des mêmes durées de vie, alors qu’elles ont parfois des ratios qui sont 100, 1 000. Quand on parle d’un aimant permanent, par exemple, et d’un joint. On a fait ce qu’on a appelé, nous, de la pérennité programmée.
Puis, on s’est rendu compte que la pérennité programmée, c’était de l’éco-conception démontable. Et que ça, ça permettait l’industrie circulaire. Donc, depuis deux ans, on parle de pérennité programmée circulaire parce que ça intègre l’éco-conception des montables, la vente à l’usage pour être sûr de récupérer les produits, pas que ça aille dans une décharge, que nous, on sait quoi faire avec. Et puis, une industrie circulaire qui, du coup, est beaucoup plus compétitive.
Aujourd’hui, Mob-ion a les prix les moins chers d’Europe. On est capable de louer des scooters à partir de 50 € par mois, TTC, maintenance comprise.