Chaque trimestre, Fiducial et l’IFOP publient une enquête venant analyser la position des patrons de TPE sur les évolutions de l’organisation du travail. Menée par téléphone entre la fin mai et la mi-juin sur un échantillon de 1 005 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, la 76ème édition de ce Baromètre des TPE vient d’être publiée. Elle montre une nouvelle fois leurs résistances, voire leurs franches réticences.
La semaine de 4 jours, c’est non pour 72% des patrons de TPE
Près des 3/4 d’entre eux (72%) restent en effet défavorables à la semaine de 4 jours, en parfaite opposition aux 70 % des Français qui -eux- la souhaiteraient. 41% de ces dirigeants d’entreprise craignent une moins bonne coordination avec l’extérieur. Et si 31% ont peur de l’éventuelle baisse de productivité qu’elle pourrait engendrer, 37% entrevoient des difficultés à couvrir les heures de service, tout particulièrement dans les entreprises du secteur de l’hôtellerie (54%). C’est 17% de plus que lors du dernier baromètre. Ceux qui approuvent l’idée de cette semaine de 4 jours sont en majorité les patrons de moins de 35 ans (53%), et ceux qui se situent politiquement à gauche de l’échiquier politique (40%). Quoiqu’il en soit, seulement 13% des dirigeants interrogés ont d’ores et déjà instauré cette semaine de 4 jours dans leur entreprise.
Seulement 1/4 des TPE ont adopté le télétravail, et pour cause…
Non, le télétravail n’est pas aussi généralisé qu’on veut bien le dire: seulement un quart des dirigeants de TPE (26%) l’autorise aujourd’hui, à raison d’un ou deux jours par semaine pour 18% d’entre eux. Dans son immense majorité, en toute logique c’est le secteur des services aux entreprises qui le pratique le plus (58%). Évidemment, la nature de leurs activités rend le travail à distance compliqué, voire impossible, ce qui explique la sous-représentation des secteurs de l’industrie, du BTP, de l’hôtellerie, de la santé et de l’action sociale.
Près des 2/3 des petits patrons excluent d’adopter l’IA
Quid du développement de l’IA sur laquelle il faudra compter à court ou moyen terme? Les petits patrons demeurent plutôt dubitatifs. Seulement 28% pensent qu’elle aurait un impact significatif sur l’organisation du travail et sur la nature des tâches réalisées. Là encore, le secteur des services aux entreprises est le plus convaincu puisque 50% des dirigeants l’envisagent comme une bonne chose sur l’organisation du travail. Beaucoup moins convaincus sont les patrons du BTP (11%), de l’hôtellerie (16%) et de la santé (16%). Bref, à ce jour 59% des patrons de TPE n’envisagent pas de développer l’IA au sein de leurs structures.
Des préjugés persistants
Enfin, 80% des petits patrons interrogés reconnaissent la nécessité du bien-être au travail et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. De plus, 64% estiment que la Génération Z affirme mieux ses limites. Cependant, seulement 37% pensent que la jeune génération a fait évoluer les pratiques au sein des entreprises. Surtout, 69% jugent cette Génération Z moins « travailleuse » que les autres. Seuls les dirigeants exerçant en Ile-de-France sont une minorité à le penser: 47% contre 74% des provinciaux. Surtout, 76% de ceux qui jugent ainsi les Z reconnaissent… ne pas pouvoir le confirmer personnellement puisqu’ils n’en ont jamais embauché !