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Stéphane Grégoire, Fondateur de Reine Bike

Stéphane Grégoire, fondateur de Reine Bike : «Créer une marque française a été ma motivation première!»

par Laurent F.

On vous en parlait cet été ici. Fin septembre, la start up nantaise Reine Bike a démarré la production de ses 800 premiers vélos à assistance électrique. Rencontre avec son fondateur, Stéphane Grégoire.

Comment présenteriez-vous Reine Bike ?

Stéphane Grégoire : «Comme une nouvelle marque française de VAE urbains et hauts de gamme. Ce projet est à la fois nantais et vendéen puisque nous sommes associés au groupe Arcade Cycles basé en Vendée. C’est là que nous produisons nos vélos depuis fin septembre après deux ans de conception et de développement. Nous avons pris un peu de retard car très pénalisés par la pénurie de composants. Mais cette fois ça y est, nous avons enfin pu commencer!»

Le fait de concevoir un vélo made in France était-il essentiel pour vous ? 

S.G. : «Oui ! Créer une marque française a été ma motivation première. En 2018, avant de lancer le projet nous avons réalisé une étude qui nous a convaincu des bienfaits de l’assistance électrique pour remettre en selle un certain nombre d’utilisateurs. Il nous a semblé clair que le VAE était un moyen de mobilité urbaine et péri-urbaine d’avenir. Or, les marques étrangères trustait ce marché du haut de gamme. L’idée était donc d’en créer une française pour aller challenger les meilleures. Certes, le moteur (Bafang) vient de Chine, mais faire du 100% français n’est pas possible pour un premier vélo.

Pour autant, dès le départ nous étions sûrs que Reine Bike pouvait apporter une vraie valeur ajoutée en local. C’est pour cette raison que conception, style, développement technique et connectivité sont réalisés à Nantes et à La Roche-sur-Yon. Développer un éco-système ici, dans les Pays-de-Loire, a beaucoup de sens : nous sommes forcément plus forts ensemble ! Enfin, n’oublions pas qu’au pays du Tour de France il existe un vrai savoir-faire, et cela nous a beaucoup motivé.»

Pourquoi le 100% français n’est-il pas possible pour un premier vélo ? 

S.G. : «Pour une question de coûts, de compétences et d’outils industriels, notamment. Il est certes possible de faire un vélo artisanal 100% sur-mesure, mais on atteindra un prix de vente situé entre 8 et 10 000 euros. Ce n’était pas du tout notre volonté : nous voulions du haut de gamme certes, mais accessible.» 

Quel est le profil des clients Reine Bike ?

S.G. : «Ils ne sont pas seulement nantais, mais viennent de toute la France. Notre vélo se décline en cadre bas (femmes) ou en cadre haut (hommes). Les ventes se situent aux alentours de 70% pour le premier, 30% pour le second. Ce qui veut dire que nous avons réussi notre pari qui consistait à proposer un vélo unisexe qui plaise autant aux uns qu’aux autres. Quant à la moyenne d’âge, je dirais que nous avons une clientèle majoritairement sexagénaire. Enfin, 35% de nos clients achètent deux vélos. Non seulement pour aller bosser comme on l’avait imaginé, mais aussi pour se balader ensemble. Nous sommes très fiers de cela!»

Vous voilà en piste, donc. Quelle est votre prochaine étape ? 

S.G. : «Pour le moment il s’agit de réussir notre capacité de production tout en maintenant notre exigence de qualité. Commercialement il nous faut aussi réussir notre lancement. Les retours sont excellents; à nous d’accélérer sur les volumes ! Nous vendons nos vélos par internet (avec livraisons à domicile), et cela se passe très bien. Mais nous allons tout de même ouvrir quelques points de vente partenaires un peu partout en France. Cela nous permettra de mettre en avant le produit, de raconter l’histoire et l’univers de la marque. Car il nous faut l’installer, asseoir sa notoriété.»

Un nouveau modèle en vue ? 

S.G. : «Nous sommes en train de rédiger un cahier des charges, oui. L’idée étant de monter encore en gamme. En qualité bien sûr (il n’y a pas de discussion possible là dessus !), mais aussi en terme d’innovations. Car si notre vélo fait partie des rares connectés en France, nous voulons aller plus loin. Nous réfléchissons aussi à d’autres usages pour, à terme, aller trouver d’autres typologies de clients. Bref, il y a des challenges partout!»

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