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Tour de France des mobilités durables: Grenoble: un enjeu majeur!

par Laurent F.

Quelles sont les offres de nos villes? Pour quels enjeux? Et quels sont leurs projets? Make a Move vous invite à un Tour de France des mobilités durables. Nouvelle étape, Grenoble et sa région.

Au carrefour de nombreuses stations de ski, Grenoble et sa métropole font partie des plus denses en terme de trafic routier. Une bonne raison pour faire d’elle l’une des pionnières de la lutte pour l’environnement. Pour preuve, Grenoble est la première grande ville française à avoir élu (dès 2014) un maire EELV, Eric Piolle. Mais ses voisins du Grésivaudan et du Pays Voironnais eux aussi sont concernés. Pour ce qui touche le sujet des mobilités, ces trois territoires, qui rassemblent 123 communes et 650 000 habitants, relèvent aujourd’hui des compétences du SMMAG (Syndicat Mixte des Mobilités de l’Aire Grenobloise). Son président, Sylvain Laval, nous parle des principaux enjeux locaux. 

Quels enjeux représentent aujourd’hui la question des mobilités durables sur votre territoire?

Sylvain Laval: «Ils sont absolument essentiels. D’autant qu’il comprend des massifs montagneux et des vallées assez étroites. La congestion de la circulation y est importante, notamment sur les voies d’accès aux massifs.»

Vous réunissez l’ensemble des offres sous une seule marque, M. Quelle est-elle? 

S.L.: «La marque M, comme Mobilités, est une sorte de label qui rassemble tous les services disponibles. C’est-à-dire les transports en commun (M TouGo et M Tag), un service de location de vélos (M Vélo +), un service de covoiturage (M Covoit). Et nous gérons aussi la construction et le fonctionnement de parkings relais et de pôles d’échanges multimodaux.»

Transports en commun mobilité durable Grenoble
©Grenoble-Alpes Métropole-Lucas Frangella

Parlons vélo, d’abord. Que propose M Vélo+? Des vélos classiques ou électriques?

S.L.: «Cette flotte se compose de plus de 9 000 vélos. Très majoritairement classiques, mais avec aussi un petite part de VAE. Elle montera en charge dans les années qui viennent, notamment dans les zones périphériques, les coteaux montagneux où forcément le vélo électrique présente un intérêt beaucoup plus fort.»

La métropole grenobloise dispose de plus de 450 km de pistes cyclables, dont certaines ont l’appellation Chronovélo. Qu’ont-elles de particulier?

S.L.: «Les pistes Chronovélo traversent de part en part le territoire avec une balistique spécifique et une identité très forte. Elles disposent d’un marquage au sol avec un code couleur qui permet d’identifier les intersections et les passages piétons. Mais aussi des aires de service dotées de plan du quartier et du réseau, d’une pompe à vélo et d’un espace de repos. Toutes se situent sur des axes structurants, c’est-à-dire des endroits où le flux est important. Il faut préciser que leur construction n’est pas de la compétence du SMMAG, mais des communautés de communes et de la métropole de Grenoble. Jusqu’ici la loi l’imposait. Mais, aujourd’hui (et c’est une bonne chose!) nous pouvons travailler en connexion afin que, demain, les usagers puissent bénéficier d’un seul réseau avec une véritable continuité tout au long de leurs différents trajets

«Pour les trottinettes électriques, nous avons été les premiers à imposer dans notre cahier des charges de véritables encadrements, et ceci dès le départ. Comme leur bridage à 6 km/heure dans les zones piétonnes de Grenoble.»

Sylvain Laval, Président du SMMAG

Outre M Vélo+, disposez-vous de flottes privées?

S.L.: «Oui, Pony pour les VAE, et Tier pour les trottinettes électriques. Pour la flotte Pony, nous la voyons comme un complément de notre offre M Vélo+. Elle permet des locations courte durée quand M Vélo+ se consacre davantage à la LLD puisque les vélos peuvent être loués à la journée, au mois ou à l’année.»

Pour ce qui concerne les trottinettes électriques vous êtes allés plus loin que la Mairie de Paris…

S.L.: «Absolument. D’ailleurs, nous avons été pionniers: nous sommes les premiers à avoir imposé dans notre cahier des charges de véritables encadrements, et ceci dès le départ. Comme leur bridage à 6 km/h dans les zones piétonnes. Nous avons également défini des zones de stationnement précises. S’il n’y stationne pas, l’usager en question est aussitôt sanctionné puisque le compteur tourne toujours. En conséquence, nous n’avons jamais fait face à des situations anarchiques. Les contrats de Tier et de Pony arrivant à leur terme en 2022, nous venons tout juste de lancer un nouvel appel d’offre. Et, bien entendu, nous resterons sur ces mêmes exigences!»

Pour compléter votre offre de transports en commun, vous projetez une liaison par câble. Pouvez-vous nous en dire plus?

S.L.: «Elle est prévue pour début 2025. Cette liaison reliera deux parties du territoire, d’est en ouest. Il s’agit là de l’un de nos grands projets structurants. Cette ligne sera en connexion avec trois lignes de tramway existantes. Avec, à chaque station, des petits pôles d’échanges multimodaux pour pouvoir renvoyer les usagers sur le bus ou sur le vélo s’ils le souhaitent. Et avec des parkings relais également.»

Autre projet, la création d’un Pass’Mobilités afin de réunir l’ensemble de l’offre et simplifier la vie des usagers…

S.L.: «Il est en cours d’élaboration. Une petite partie fonctionne déjà, mais il sera totalement opérationnel au printemps 2022. Il s’agira d’une application qui informera sur les itinéraires et les services de mobilité disponibles tout en permettant de réserver sa place de covoiturage, d’acheter son ticket de transports en commun, ou de louer un vélo. Avec un intérêt tarifaire réel car, bien souvent, en passant par là vous disposerez d’une réduction sur les offres. De même, nous avons souhaité moderniser la billettique pour faciliter l’accès à ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ne passeront pas par l’application.»

Transports en commun mobilité durable Grenoble
©Grenoble-Alpes Métropole-Frangella Lucas

D’autres perspectives? 

S.L:. «Outre ces deux très gros projets que sont la liaison par câble et le Pass’Mobilités, nous continuons de densifier tous les autres services. Ainsi, nous allons multiplier les lignes de covoiturage. Quant aux vélos, ils étaient jusque là très implantés dans la métropole de Grenoble, mais nous sommes en train de travailler à une large extension territoriale. Nous avons commencé par le Grésivaudan, et nous le ferons très prochainement sur le Voironnais.»

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