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Dimitri Tsygalnitzky, Directeur Général France de FreeNow: «Notre stratégie? Offrir un maximum de mobilités dans les villes où nous opérons.»

par Laurent F.

26 millions d’utilisateurs en Europe, 3 millions en France… En moins de deux ans FreeNow s’est imposée comme l’une des plateformes multimodales de référence. Fortement engagée dans une politique zéro carbone elle multiplie les partenariats avec les opérateurs de mobilité douce. Son Directeur Général France, Dimitri Tsygalnitzky, nous en dit plus.

Tout d’abord, comment – de l’opérateur VTC qu’elle était il y a peu – FreeNow est-elle devenue la plateforme multimodale que l’on connaît aujourd’hui?

Dimitri Tsygalnitzky: «Effectivement, avec Chauffeur Privé d’abord, puis avec Kapten, la branche française de FreeNow s’est toujours consacrée aux VTC. Mais souhaitant devenir un acteur fort de la mobilité à l’échelle européenne, nous avons cherché à nous étendre à d’autres secteurs. Ce fut le cas d’abord dans d’autres pays avec MyTaxi. Puis, à l’été 2019, nous avons investi dans notre filiale Hive qui nous a permis de devenir opérateurs de vélos et de trottinettes électriques. Jusqu’en 2020, où nous avons préféré nous positionner comme une «place de marché» en nous associant avec différents opérateurs au sein des villes où nous opérions. Notre objectif était d’offrir un contenu multimodal à nos utilisateurs. Nous avons démarré par le marché allemand, et il nous est rapidement apparu que ce type de segment était fortement complémentaire avec les voitures avec chauffeurs. Aussi nous avons poursuivi ce développement.»

Vous avez multiplié les partenariats européens, dont le dernier en date (annoncé en novembre) avec Dott. Pourquoi toutes ces alliances?

D.T.: «En France, nous en avons signé un premier en avril dernier avec les trottinettes Tier sur Paris, Bordeaux et Saint-Quentin-en-Yvelines. En juin, nous avons ajouté les scooters électriques Cooltra à Paris. En août, les voitures en auto partage Share Now. Et en octobre les trottinettes Voi à Marseille et à Bordeaux ainsi que les vélos électriques Tier à Roubaix et à Bordeaux. Enfin, nous venons effectivement de signer un partenariat avec Dott, un acteur évidemment très important. En ajoutant cet opérateur à nos offres, nous allons pouvoir couvrir 66% du marché parisien des trottinettes électriques. Bref, pour répondre à votre question, notre stratégie est d’offrir un maximum de mobilités dans les villes où nous opérons.»

voiture freenow
©Camille Froment

Ces partenariats impliquent-ils que les opérateurs soient déjà présents dans les villes concernées ou créent-ils des flottes spécialement à cette occasion? 

D.T.: «Dans la majorité des cas, en effet ils sont déjà présents. Cependant, ils peuvent aussi s’appuyer sur notre base d’utilisateurs et notre notoriété pour s’y déployer. C’est ce qu’a fait Cooltra en Ile-de-France. Avec eux, nous sommes sur un partenariat de type co-branding: sur leurs 2 000 scooters, le logo FreeNow est présent. Mais ce qui est valable sur un marché ne l’est pas forcément sur un autre. Par exemple, Cooltra n’aurait aucun intérêt à faire la même chose sur le marché espagnol. La marque est déjà bien implantée là-bas. De la même façon, si un jour nous venons à développer un partenariat avec Cityscoot, ils n’auraient aucun intérêt à faire du co-branding sur leur flotte parisienne puisqu’eux aussi sont déjà très installés sur place.»

Et pour vous? Vous permettent-ils de vous déployer là où vous n’étiez pas encore présents? 

D.T.: «Non. Si un opérateur existe sur une ville où nous ne proposons pas de service VTC, nous y installer ne constitue pas une priorité à nos yeux. En tout cas au moment où je vous parle.»

Ce type de partenariat n’est-il pas devenu une stratégie nécessaire pour FreeNow au moment où vous vous engagez fortement sur une ligne Zéro Carbone?

D.T.: «Ils sont absolument nécessaires, oui. Notamment pour les trajets inférieurs à 3 kilomètres. En France, FreeNow ne dispose que de quelques mois de data, mais nous savons que pour ce type de trajet, l’intérêt de pousser vers ce type de mobilité plutôt que vers le VTC est majeur. Il permet de réduire considérablement l’empreinte carbone. Pour autant, ce n’est pas le seul moyen que nous utilisons pour atteindre nos objectifs. Nous travaillons aussi étroitement avec les chauffeurs (et tout l’écosystème autour d’eux) pour les inciter à la conversion vers l’électrique. Aujourd’hui encore, plus de 90% du parc automobile VTC est constitué de véhicules thermiques. Les enjeux sont donc énormes, et nous tenons à investir davantage dans ce domaine.»

D’autres partenariats sont-ils en cours?

D.T.: «Plusieurs opérateurs sont en cours de discussion avec nous. Mais nous n’avons rien de concret à communiquer pour le moment. Si ce n’est la piste des transports publics qui est la pierre angulaire des mobilités urbaines. C’est le dernier élément qui nous manque. Et c’est notre objectif pour 2022.»

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